Programme

Annelies

Une évocation musicale du journal d’Anne Frank

James Whitbourn musique

Melanie Challenger  paroles

Luciano Bibiloni directeur musical

programme

  1. Introït – Prélude   soprano et chœur 
  2. L’annonce de l’arrestation   chœur    TEXTE
  3. Le projet de se cacher   soprano et chœur    TEXTE
  4. La dernière nuit chez nous et l’arrivée à l’Annexe   soprano et chœur    TEXTE
  5. La vie dans la clandestinité   soprano et chœur    TEXTE
  6. Courage   soprano et chœur    TEXTE
  7. Kyrie – Sinfonia   chœur    TEXTE
  8. Le rêve   soprano et chœur.   TEXTE
  9. La dévastation du monde extérieur   soprano et chœur    TEXTE
  10. On passe le temps   soprano et chœur    TEXTE
  11. L’espoir de la libération et le réveil du printemps   soprano et chœur    TEXTE
  12. L’arrestation et le camp de concentration   chœur   TEXTE
  13. La méditation d’Anne   soprano et chœur    TEXTE

NOTES DE PROGRAMME

Annelies (2005) est la première œuvre chorale importante basée sur le journal d’Anne Frank. Célèbre dans le monde entier, ce livre constitue un rappel puissant des horreurs de la guerre et un poignant témoignage de la résilience de l’esprit humain.

Annelies Marie (Anne) Frank nait en 1929 de parents juifs à Francfort en Allemagne. Sa petite enfance est bercée par le bonheur et la sécurité; son père est un homme d’affaires respecté, et la famille vit et travaille à Francfort depuis de nombreuses décennies. Cependant, en 1933, le parti nazi d’Adolf Hitler s’empare du pouvoir en Allemagne avec pour mission d’imposer la dominance aryenne et la « pureté racial ». On destine immédiatement les Juifs à la persécution et à l’élimination. La famille Frank (Anne, sa sœur et ses parents) fuit pour trouver refuge à Amsterdam aux Pays-Bas. En septembre 1939, l’Allemagne commence toutefois à envahir les pays voisins, et en mai 1940, les Pays-Bas sont occupés. Au début de 1941, les forces allemandes commencent à rassembler les Juifs à Amsterdam dans le but de les déporter vers des camps de concentration pour les exterminer.

En juillet 1942, les Frank se cachent dans un appartement secret, « l’Annexe », dissimulée par une bibliothèque dans une maison du Prinsengracht à Amsterdam. Pendant deux ans, ils survivent dans cet espace restreint avec quatre autres réfugiés juifs. Ils sont découverts en 1944, puis arrêtés et envoyés dans des camps de concentration. C’est là qu’Anne, sa sœur et sa mère décèdent de maladie et d’inanition au début de l’an 1945.

Anne tient un journal pendant les deux années passées dans l’Annexe. Ce dernier y reste lorsqu’elle est arrêtée. Des amis de la famille le trouvent et le transmettent plus tard à son père, survivant du camp de concentration d’Auschwitz. Reconnaissant l’importance de ce journal, le père d’Anne permet sa publication en 1947. Il est aujourd’hui traduit dans plus de 70 langues et s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires.

James Whitbourn a conçu Annelies en collaboration avec la poète Melanie Challenger, qui avait travaillé sur un projet musical avec des enfants de Bosnie, déchirés par la guerre. C’est Challenger qui a recueilli et traduit les fragments qui forment le livret. Certains mouvements tracent l’arc narratif; le plan initial de se cacher, le bombardement d’Amsterdam en juillet 1943, le jour J et le bref espoir de libération, et finalement, la capture et le destin du groupe. D’autres invitent davantage à la réflexion et à l’intemporalité. Le sixième mouvement (Courage) fait briller la ténacité d’Anne et son refus de se perdre dans la souffrance. Le mouvement “Le rêve” part d’Anne et se prolonge vers « tous [ses] amis, et… tous les Juifs… tous ceux dans le besoin ». Le dernier mouvement (La méditation d’Anne) oscille entre le désespoir et l’espoir alors qu’Anne revendique sa propre humanité et son identité contre la destruction imminente.

Whitbourn décrit comment il a été attiré dans le monde d’Anne pendant la composition d’Annelies : « J’ai rarement lu un texte aussi fascinant qui, à lui seul, inspire autant de réflexion. Au fil du temps cependant, alors que je travaillais sur la partition, j’ai pris davantage conscience d’Anne Frank comme personne contemporaine.» Après avoir rencontré son cousin et ses amis d’école, Whitbourn ajoute, « c’était comme si j’étais en train de programmer la musique pour le service anniversaire de la famille. »

Bien que le point de départ d’Annelies soit le récit très personnel d’une jeune fille, sa portée est plus large. Des textes y sont tirés d’autres sources : du liturgique pour le Kyrie eleison (Seigneur, aie pitié); de la chanson folklorique traditionnelle allemande; des versets des Psaumes et des Lamentations; et des renseignements provenant de rapports de l’époque qui résument la captivité des huit Juifs. Whitbourn explique : « Nous voulions faire ressortir le fait que l’histoire [d’Anne] et les événements de l’Holocauste ne sont pas seulement l’histoire d’une personne, d’une race ou d’une nation. Ce récit a impliqué de nombreuses personnes de toutes les religions. L’invocation universelle à la pitié [Kyrie eleison] est une insertion délibérément non juive. Nous voulions aussi nous assurer que la pièce n’était d’aucune façon anti-allemande. Nous savons que la mère d’Anne lui lisait des prières et des poèmes en allemand d’un livre de prières luthérien en leur possession, donc on a inclus ces textes. »

Anne Frank était intelligente, courageuse et éloquente. Elle rêvait de devenir une écrivaine célèbre : « Je veux continuer à vivre même après ma mort », écrit-elle en avril 1944. Moins d’un an plus tard, elle était morte. Son histoire survit comme elle l’avait espérée, par ses paroles et maintenant, par la musique.

 Si vous avez aimé ce concert, retrouvez certains passages lors
du concert participatif « Chants d’Humanité » 
les 28 et 29 juin 2025
Toutes les infos sur : chantez.eu
 
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